Garderie au couvent dans les années 1930

Dans les années 1930 les classes vaquaient le jeudi, et non pas le mercredi comme de nos jours. Aussi, les enfants qui fréquentaient les classes primaires et maternelles devaient se divertir, et ils avaient peu de possibilités de le faire.

Bien sûr, pas de télévision, par d'entraînements de football ou boules par des moniteurs dévoués, pas de compétitions Usep. Alors, les plus grands des garçons, ceux qui étaient âgés de 10 à 13 ans, organisaient de formidables assauts au mont Orgier, au cours desquels les adversaires croisaient l'épée en bois — ils avaient lu les « Trois Mousquetaires » — ou s'expédiaient à tirs de fronde des poires à bon Dieu, des « pelousses », des «  gratte-à-cul », voire même des cailloux qui mettaient parfois à mal les arcades sourcilières.

Ecole confessionnelle au couvent d'Orgelet en 1931Quelques-uns déjà plus pacifiques fuyaient ces champs de bataille, et allaient « à la cure », sous la responsabilité de l'abbé qui, à l'Ermitage, organisait des jeux moins dangereux. Les filles, elles, que les garçons n'acceptaient pas dans leurs ébats — les temps ont bien changé — se réfugiaient « au couvent », sous la surveillance vigilante des soeurs franciscaines qui meublaient l'après-midi en promenades, en cueillettes de fleurs, en divertissements féminins (marelle, qu'on appelait « la culotte »), en exercices de tricots, en moments de lecture. Dans ce gynécée moderne, le garçon n'était pas admis, à l'exception des tout jeunes, sur lesquels veillaient celles qui éprouvaient déjà des sentiments maternels.

Et cette photo évoque ce « couvent » des années trente. Certaines Orgeletains s'y reconnaîtront et évoqueront avec nostalgie ces bons moments de leur enfance.

sur la photo de gauche à droite
1er rang assis : Gérard Perrier, Colette Perrier, René Enfest, Antoinette Vaillant, Paulette David, Xavier Grellet, Jacqueline Girod, Colette Brancaz, Marcel Crolet.
2e rang : Claude Menouillard, Denise Girod, Monique Hébert, Paul Capiot, Marcel Enfest, Bernard Menouillard, Paul Crolet, Simone Maitrepierre, Marcelle Perciot.
3e rang : Huberte Peuget, Madeleine Maitrepierre, Simone Capiot, Simone Menouillard, Pierre Hébert, Robert Mouret, André Grand, Renée Michaud, Marie-Thérèse Filiatre (épouse d'Aimé Daudet).
4e rang : Claude Broutchoux, Denise Peuget, Marie-Thérèse Perciot, Françoise Hébert, Marguerite Grelet, Georgette Jeannin, Carmen Enfest, Andrée Enfest, Marguerite Rongier, Marie-Andrée Midol, Jean Grellet

André Jeannin
Article paru dans le Progrès le 25 mars 1984