Un récent renouveau
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale Orgelet a beaucoup changé. D'abord en suivant le mouvement général de progrès. Ensuite grâce à une administration qui a rompu avec les routines du passé pour se montrer plus éclairée, plus hardie et plus prévoyante.
On ne peut que constater bien des disparitions ou transformations.
Les exploitations agricoles jadis très nombreuses ont disparu de l'enceinte de la cité. Dans la campagne environnante, le tracteur a remplacé les animaux de trait.
Les surfaces exploitées se sont agrandies, le remembrement a facilité les travaux. La prairie s'est étendue au détriment des cultures. On y voit vaches laitières et bêtes à engrais. La plus grande production du lait, le ramassage par la coopérative fromagère, ont accru la fabrication du " comté ". Les métiers liés à l'ancienne agriculture (charrons, maréchaux ferrants) ont disparu, remplacés par les vendeurs et réparateurs de machines agricoles.
La tannerie n'a guère survécue à la fin de la guerre comme la fabrication des bottines. Orgelet, ville des cordonniers, n'en a plus un seul.
Les petits commerce d'épicerie ou vêtements ferment leurs portes : les grandes surfaces pourvoient à tout et il est si facile de s'y rendre au siècle de l'automobile.
Les foires de bétail n'existent plus. Des foires restent toujours mais elles n'attirent plus que quelques marchands et quelques clients. Rien ne rappelle le mouvement et la couleur des foires d'autrefois.
Par contre au registre des nouveautés on peut inscrire bien des réalisations.
Des nouveaux quartiers se sont développés au Closet et au sud de la ville : les Buttes, la Confise, les Prés Milliat, avec leurs rues bien tracées, leurs maisons coquettes, leurs verdures et leurs fleurs.
D'importants bâtiments se sont élevés qui donnent à la ville et à ses environs une nouvelle physionomie.
L'hôpital des Tanneries a été remplacé par un hôpital moderne appelé " Hôpital Pierre Futin " qui dispose d'un grand parc. Une vaste salle polyvalente permet aux sportifs de s'entraîner à l'abri et aux sociétaires de se réunir. Dans le même quartier de nouvelles écoles maternelles et primaires, gaies et spacieuses, accueillent non seulement les enfants de la localité mais, avec le ramassage scolaire, ceux des environs. L'ancienne fromagerie a été reconstruite pour la vente à son emplacement, pour la fabrication de nouveaux bâtiments très modernes ont trouvé place sur la route de Moutonne. Non loin une zone sportive : terrains de football, tennis, pistes, installations diverses intéresse la jeunesse.
Beaucoup d'heureuses rénovations ont été pratiquées. La plus spectaculaire est certainement celle de l'église où l'on a pu exposer dans une chapelle le carrelage du XIIIe siècle découvert au château.
De même l'Hôtel de ville a été complètement transformé. Sous les voûtes fermées des bureaux sont d'un accès facile. Les anciennes salles, à l'étage, se gagnent grâce à un ascenseur intérieur doublant le vieil escalier. La maison des Bernardines devenue collège a retrouvé son cloître rétabli dans son intégrité et fermé par des vitrages. Son architecture a été mise en valeur.
Mais surtout a été établi au nord, sur terrain plat , une vaste zone industrielle bien placée, aux larges voies. On y trouve de nombreux établissements qui permettent d'employer une importante main d'œuvre.
Le travail du bois s'y est maintenu : tourets et objets divers. Se sont installés des ateliers de mécanique, une usine fabriquant des composants électroniques. L'industrie des plastiques y tient une grande place. Elle est née à Orgelet dans les années 1930 quand Paul HEBERT, au bourg de Merlia, utilisait galalithe et bakélithe. Aujourd'hui plusieurs établissements bien équipés, produisent des objets variés. Dans la zone industrielle se trouvent aussi des transporteurs qui livrent toutes sortes de marchandises dans tout l'hexagone et même à l'étranger.
Après la disparition de la commune du Bourget, du fait de la mise en eau du lac de Vouglans, Orgelet a acquis la partie restante.
Les bords du lac attirent, surtout à la belle saison, promeneurs, pêcheurs, amateurs de canotage et de planche à voile. La Base de Bellecin, bien équipée, accueille des associations.
Dans ces conditions, avec ces activités nouvelles, la population a pu, non seulement se maintenir, mais augmenter. On compte aujourd'hui à Orgelet environ 1700 habitants.
Texte de Louis Laurent