Depuis l'année 1896, Marius Vernier tient la mairie d'Orgelet. Il réside dans la rue du Faubourg où il est bourrelier, artisanat traditionnel à Orgelet. Il est le type du républicain radical.Armand Verguet

En 1929, Armand Verguet prend le relais à la mairie. Il est négociant en vins. Orgelet n'a pas de vignes et doit s'approvisionner à l'extérieur. Longtemps les vins sont amenés aux foires et marchés dans le lieu qui leur est réservé, la place au vin, située à l'entrée de la ville, en venant de Lons-le-Saunier. Là aubergistes, détaillants et particuliers font leurs achats. Ce commerce est abandonné au début du XXème siècle, mais la place a gardé son nom.
Armand Verguet reçoit, dans la vaste cave située au dessous de sa maison, des vins de diverses provenances, surtout du midi de la France. Il les vend à la cave aux acheteurs ou les livre à domicile avec son automobile, une des premières de la ville.
Son épouse est institutrice à Orgelet où les écoles sont regroupées dans l'ancien couvent des bernardines. Le ménage a trois filles ; la première, jeune institutrice, va mourir dans sa première année d'exercice ; la seconde va épouser Marcel Reverchon ; la troisième aussi institutrice épousera le comptable Laurent Astier.
A l'époque d'Armand Verguet, le personnel municipal est réduit : la secrétaire, mademoiselle André, le garde champêtre appariteur Thurel, dit Gamahut, et le cantonnier. La municipalité manque de ressources : elle compte surtout sur la vente des coupes de ses forêts. Armand Verguet va cependant travailler à l'adduction d'eau et au reboisement.

L'adduction d'eau
Orgelet a longtemps compté sur ses puits et ses citernes. A différentes époques, on a amené l'eau des hauteurs de Plaisia pour alimenter les trois fontaines de la grande rue, du bourg de Merlia et de la place au vin. Leur débit était insuffisant, et on a eu recours à des pompages à l'étang d'Ecole.
Peu avant la seconde guerre mondiale, la décision est prise d'amener l'eau à domicile. Il faut de grands et longs travaux, mais finalement les eaux captées à Villeneuve, hameau de Sarrogna, arrivent dans toutes les maisons en 1938. C'est une révolution.

La place au vin, sa fontaine et au fond, le mont Orgier déboiséLe reboisement
Les forêts d'Orgelet ne sont pas d'une étendue considérable; de grands espaces communaux, livrés à la pâture, commencent à être boisés au début du XXème siècle sur le mont Orgier. Il s'agit d'enrésinement : sapins, épicéas, et surtout pins sylvestres et pins noirs. Sur les pentes du Mont Orgier orientées à l'ouest, ce reboisement décidé par Armand Verguet est réalisé par le service des Eaux et Forêts.

En 1940, Armand Verguet, qui a confié son activité de commerce de vins à son gendre Marcel Reverchon, doit faire face aux difficultés successives à la défaite : il doit satisfaire aux réquisitions diverses. Il donne sa démission en 1941.
Le temps n'est pas à de nouvelles élections. Le préfet nomme pour le remplacer une délégation spéciale présidée par le général Henri Karcher, à la retraite, qui habite rue du Château, dont l'épouse est d'une famille d'Orgelet.
Les premières élections qui suivent l'après-guerre, en 1945, désignent comme maire Marcel Tremblay, électricien, qui quittera Orgelet pour occuper un poste à EDF dans l'Ain. En 1947, Armand Verguet reprend l'écharpe de maire pour un dernier mandat. En 1951 lui succède Pierre Futin, négociant en tissu.

Ginette Reverchon