L'église de Sézéria

Eglise de Sézéria

Sézéria, aujourd'hui hameau de la commune d'Orgelet devrait son nom à une position forte établie au lieu dit le Châtelet et dont César se serait rendu maître, donnant alors le nom de Cesarae à la bourgade gauloise appelée la Ville de Barre qui était située en contre bas dans la plaine du Vernois.
Au XIIème siècle Sézéria (Céséria) dépendant de l'abbaye de Château Chalon était le siège d'une vaste paroisse et le village était encore au XVIIème siècle groupé autour de son église. A XVIIIème siècle la paroisse de Sézéria comprenait le village de ce nom et ceux de Moutonne, Chavéria et Chatagna.Eglise de Sézéria

L'église dédiée à Notre Dame de l'Assomption se composait d'une grosse tour carrée servant de clocher-porche, d'un presbytère et d'une chapelle à baie flamboyante. La nef, à vaisseau unique était couverte d'une voûte en berceau brisé sur doubleaux. La seconde moitié du XVIIIème siècle fut le théâtre d'affrontements au sein de la paroisse. Tout d'abord les habitants de Chavéria et Chatagna s'opposèrent aux travaux de réparation rendus nécessaires dans l'église et le presbytère/école de Sézéria. Ils voulaient les «transporter» à Chavéria au motif invoqué en 1771 que

  • «l'église et le presbytère sont loin du village, les paroissiens y arrivent mouillés et le feu est insuffisant»
  • «l'église ne peut être mieux comparée qu'à un caveau fort humide et peu décent pour une église»
  • «le presbytère menace ruine, est étayé, les couverts sont ouverts...»

Une expertise des travaux de réparation de ce dernier avait été demandée à MOUSSEY entrepreneur à Orgelet. La dépense était estimée à 5.362 livres. Cabales, procès, sentences, appels, décrets et ordonnances émaillèrent les querelles durant plus d'une décennie.

Eglise de SézériaEn 1779 ce sont les habitants de Moutonne qui à leur tour délibèrent au sujet des « difficultés où ils sont exposés pour aller à l'église de Sézéria leur paroisse, en raison de l'éloignement et des débordements fréquents de la rivière sur laquelle il n'y a pas de pont mais seulement une mauvaise planche de bois dans un terrain marécageux ».
Ils demandaient à bâtir une église dans leur village «érigée en titre de cure dans laquelle ils seront in divinis comme dans toute paroisse où tous sacrements sont administrés ». Il faudra attendre 1832 pour voir Chavéria entreprendre les travaux de construction de son église.

Aujourd'hui l'église de Sézéria s'élève, hélas mutilée, isolée dans la plaine parsemée de tumuli épars, seuls témoins de son passé gaulois et romain. Les voûtes sont effondrées, l'édifice est la proie d'une végétation arbustive dévastatrice, les murs sont menacés les uns après les autres.
Cependant, en 1997, l'église, le presbytère et la clôture du cimetière ont fait l'objet d'une inscription sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Reste que depuis, aucun projet de conservation à l'état de ruine n'a été initié et que la dégradation de l'édifice s'accentue.

Il faudrait un sursaut de volonté pour sauver Sézéria pendant qu'il en est encore temps.

L'ASPHOR, ouverte à coordonner toute proposition d'action réaliste allant dans ce sens, s'est rapprochée de la mission confiée à Stéphane Bern pour sauver le patrimoine en péril, et a permis d'inscrire l'église de Sézéria dans sur la liste des 250 sites qui pourraient bénéficier du "Loto du Patrimoine".

 

 

Eglise de Sézéria

Eglise de Sézéria

Diaporama de l'église de Sézeria;