Le club bouliste de 1932 à 1964

Le club bouliste orgeletain a vu le jour une dizaine d'années après l'USO puisqu'il est né en 1932. Son origine est originale. En effet, si ce sport se pratiquait déjà dans quelques villes importantes du département (Saint-Claude, Lons-le-Saunier) il était totalement ignoré des Orgeletains... Or, Albin Farinetti allait chaque semaine au marché de Saint-Claude vendre ses gâteaux et ses bonbons. La vente terminée, l' « Albin » allait regarder évoluer les boulistes et puis conviés par eux, il s'initia à la « Lyonnaise » et comme il était doué, il eut l'idée de le faire connaître aux Orgeletains.

Partie amicale au boulodrome "Sattonay"Un noyau se forma bientôt avec quelques Italiens MM. Mira et Pomi qui avaient déjà « lancé » de la boule et des Orgeletains qui faisaient leur apprentissage. Une société fut alors constituée avec un président, Auguste Daloz contremaître aux tanneries qui décida Paul Sattonnay à construire un boulodrome de 4 jeux aux « Buttes ».

Lancer la boule était devenu un passe-temps agréable, une passion pour certains qui prolongeaient tardivement l'entraînement si bien qu'ils firent de sérieux progrès au tir comme au point... Le club bouliste décida donc d'adhérer à la Fédération départementale avec licences FFB... En 1934, une quadrette locale composée de Mira, Regard, Pomi, Mouret disputa sans succès son premier concours à Pont-de-Poitte.

L'incorporation du tireur A. Farinetti, des pointeurs Hubert Girod et Auguste Hugues renforça la quadrette qui obtint des résultats flatteurs dans les concours départementaux jusqu'après la guerre. Et André Regard, qui fut très longtemps président du club bouliste se rappelle cette époque où les déplacements peu éloignés se faisaient dans les autos de l'Albin ou du Bluche (H. Girod).

Il se souvient plus particulièrement de cette finale d'un 64 à Lons-le-Saunier disputée la nuit, suivie par de nombreux spectateurs sortis des cinémas, dont M. Robert Gerdil patron d'une tannerie importante à Orgelet. Surpris de voir évoluer à ce stade ces concitoyens, il devint le soir même, président d'honneur du club et il fut pour lui jusqu'à son décès un sponsor généreux.

La quadrette chamionne du Jura en 1964A partir de 1936 De nombreux jeunes — souvent des fils de boulistes, s'essayèrent avec succès dans ce sport. Hélas, plus attirés par le football, ils le quittèrent bien vite et cependant, persistèrent Jeannin, Mouret qui commencèrent à remporter des succès dans les compétitions qu'ils disputèrent avec les « anciens » en quadrettes, et puis les deux « en doublettes ».

Licence de la Fédération Française de Boules d'André Jeannin en 1964L'arrivée à Orgelet des frères Pochard, la construction d'un boulodrome à l'hôtel de la Valouse, l'entraînement intensif sur ce boulodrome de l'élite des boulistes locaux, la venue en vacances à l'hôtel des touristes lyonnais pétris de qualités boulistes devaient porter le club bouliste à son apogée avec de nombreuses participations au championnat de France Ufolep (Bourg, Bort-les-Orgues, Châteauroux) et surtout le titre de championne du Jura honneur en 1964 pour la quadrette André Jeannin, Michel Pochard, Adrien Perruchon, Maurice Mouret et sa participation au championnat de France FFB à La Baule.

Depuis le CBO a continué à s'illustrer et des jeunes de grande valeur ont repris le flambeau devenant champion de France Ufolep en cadets... mais ce succès est trop proche encore pour le classer déjà dans les souvenirs et s'il est permis de rêver du futur, ce sera pour imaginer la construction d'un boulodrome couvert. Les boulistes l'ont bien mérité, car quelle société a autant fait pour le renom sportif d'Orgelet ?

André Jeannin
Article paru dans Le Progrès le 5 janvier 1992