Les premiers balbutiements du Football-Club
En 1993, l'USO (Union sportive orgeletaine) a fêté ses 70 ans. En effet, elle est née en 1923, alors qu'après les années difficiles de la guerre de 1914-1918 on commence à vivre une période calme et stable. Elle est fondée par des hommes qui aiment ce jeu dont la mode se répand : le football et qui pensent que les jeunes gens de la localité doivent se distraire et agir, pratiquer les sports et l'éducation physique. A cette époque il n'existe que trois sociétés à Orgelet : le secours mutuel, la musique et le tir-préparation militaire présidé par M. Broutechoux...
Le FCO (Football-Club Orgeletain) -ainsi se nommait-il à ses débuts- deviendra une section de cette dernière association. Les premiers animateurs furent MM. Maurice Gerdil et René Ligier qui obtinrent de M. Elisee Daloz, la location d'un terrain plat situé sur la route d'Arinthod à condition de le libérer pour qu'il puisse profiter du foin. Alors commença non pas l'entraînement mais « l'apprentissage du football », le soir, après le travail les jeunes garçons improvisaient un match : la proximité de l'usine Rousset où travaillaient de nombreux sportifs facilitait ses contacts.
Bien sûr, la création du FCO amena la constitution de statuts... Quelques-uns sont intéressants.
Article 1 : La société fondée sous le nom d'Union sportive orgeletaine a pour but de pratiquer des exercices physiques, le tir et la préparation militaire et d'entretenir entre ses membres des relations d'amitié et de bonne camaraderie. Elle comprendra également une section artistique, chargée de donner quelques représentations cinamatographiques, musicales etc... à l'occasion.
Et il était vrai que certains membres de l'USO remportaient dè nombreux succès dans les compétitions officielles et s'étaient forgé une renommée dans certaines spécialités : Victor et Robert Girod à la perche, Jean Reverchon au 100 m, Aleide Daloz et Jean Michaud au « 3 000 m », Marius Morin au disque, Zéphirin Roland et Henri Masson au poids. Il est vrai aussi que pour se procurer de l'argent le FCO organisait des séances de cinéma et de théâtre.
Article 9 : Tout membre actif doit acquitter une cotisation (à fixer à chaque assemblée générale.
Enfin l'article 32 pour le moins original : tout sociétaire est tenu de posséder l'insigne de la société dont le sport est obligatoire, dans les promenades, déplacements, concours et fêtes.
Les premières rencontres amicales eurent lieu avec les localités voisines Clairvaux, Pont-de-Poitte, Conliège. Elles permirent de tester les qualités des joueurs en maillot rouge qu'entraînait l'étudiant Victor Fieux. Les déplacements étaient assurés par le camion de M. Girod, marchand de bois, un camion à bandages et à ridelles, non bâché. Et le nouveau président, M. Vuillard, décide d'engager l'équipe en championnat de Franche-Comté.
En 1926, c'est l'apothéose : le FCO est champion de son groupe au cours d'un match mémorable contre Poligny battu sur le terrain neutre de Champagnole, match suivi par une foule de supporters qui avaient mobilisé toutes les automobiles existant à Orgelet... Après les premiers balbutiements et ce coup d'éclat, l'USO se défendit souvent brillamment en championnat et dans les tournois de sixte...
Pendant plusieurs années de 1947 à 1954, une équipe opéra en promotion d'honne et de nombreux supporters garnissaient les lignes de touche... C'était déjà une autre époque.
Article d'André Jeannin
paru dans Le Progrès